Mayotte » Bivouac à M'Tsamboro

M'Tsamboro est une commune au nord-ouest de Mayotte. Elle comprend entre autre le village de M'Tsamboro et l'île de M'Tsamboro en face, ce qui a pour effet d'être relativement confusant

Le week-end sur l'île avait été planifié de longue date, j'avais d'ores et déjà indiqué que je viendrai quand bien même je n'avais pas de billet d'avion.

Après un levé vers 7 heures du matin — ce qui est une super grasse-mat' dans le sens où en semaine le réveil est plus vers 5:30 / 6:00 — il faut une bonne heure pour rejoindre le village de pécheurs d'où nous partons pour M'Tsamboro.


L'île de M'Tsamboro vue de la côte.


Le relief de l'Hamjago se découpe vers le sud.


Les îles Choizil, entre Grande-Terre et M'Tsamboro.

Le soleil nous évite consciencieusement pendant que nous déchargeons les voitures. Nous sommes 13, il faudra donc faire 2 aller-retour pour tous nous emmener sur l'île. La traversée dure environ 30 minutes, nous prendrons le deuxième bateau. Autour de nous, les enfants du village jouent avec tout ce qui traine sur la plage, et chantent à tue-tête ma direction, tube qui m'était rigoureusement inconnu (mais j'ai pas l'impression d'avoir raté quelque chose en vrai).

Vers 11h30, nous embarquons pour rejoindre le bivouac sur une plage située sur la cote que nous ne voyons pas de M'Tsamboro.


Nous quittons le village, les nuages ne sont plus sur nos têtes.


La presqu'île au sud de M'Tsamboro.


La même presqu'île mais vue de l'autre côté, de la plage où nous venons de débarquer.

L'attente a été longue, mais il y a des compensations: c'est l'heure de manger, et et les préparatifs du repas sont bien avancés. Les brochettes sont presque terminées, les mabawas (cuisses de poulet) commencent à cuire, les bananes et le manioc sont en train de frire, et on peut même boire l'apéro, mais avant on profite un peu de l'eau turquoise (et on se rends compte que les cailloux sont coupant quand on met le pied dessus).

Quitte à se faire mal au pied, autant y aller franco: une racine judicieusement saillante sur le chemin du barbecue permet de jouer du comique de répétition avec une rare facilité. On fini par se faire une raison et se dire que c'est pas pour rien si on a deux pieds, vue que le gauche est martyrisée, on prendra soin du droit quand on aura fini de manger.


L'océan qui s'étends devant nous. À 700m, le tombant!

Après le repas, une partie de tarot. Après la partie de tarot, on plonge. Masque, tubas, palmes, et en route pour le tombant, qui est toutefois à une bonne distance de la plage! Sur le chemin nous croisons une raie (qui file dare-dare) et quelques poissons, puis nous arrivons, enfin, au tombant. Celui-ci est relativement doux: je n'ai pas vu celui de N'Gouja, mais celui de Sakouli m'avait donné l'impression de descendre plus vite. Là encore, plein de coraux, plein de poissons, nous trouvons une autre raie qui semble endormie à quelques mètres de profondeur. Virginie essaye de la faire réagir mais en vain. Lorsque nous nous apprêtons à rentrer, une tortue ramène sa fraise. Nous la suivons quelques minutes avant qu'elle ne disparaisse dans les profondeur de l'océan. Nous rentrons enfin, en faisant une pause pour regarder le soleil qui se couche sur la mer avec d'autres bivouaqueurs qui sont allés dans l'eau pour l'occasion. L'escapade aura finalement durée plus de 3 heures, et suscité quelques inquiétude au sein du groupe, personne ne sachant réellement où nous étions, et étant invisible à la distance que nous étions de la côte. On se réchauffe un peu et on passe à l'apéro, on refais des brochettes et des mabawas.

La soirée est bien arrosée, les circonstances que nous ne détailleront pas ici de la disparition d'une grande partie du contenu d'une bouteille de peppermint furent l'occasion de contempler la voie lactée, puis après avoir enfilé un pull et pris une couverture nous sommes allés nous coucher sur la plage. Pas idéal pour dormir, il fait froid et humide, et le sable n'est pas aussi douillet qu'un matelas, mais la nuit passe sans trop de difficulté. Le soleil finit par se lever, tout le monde émerge progressivement, la chaleur est de retour, et c'est vite l'heure de rentrer. Un premier bateau part, avec toutes les boissons malheureusement, mais il nous reste des brochettes et du poulet! On rallume donc le feu fini les restes, non sans avoir profité avant une dernière fois de l'eau du lagon!


Un air de Deauville, à 8200 km de Deauville…