Mayotte » Curiosités Petite-Terriennes

Dominique avait parlé à Virginie d'une excursion qu'avaient fait ses anciens voisins à Petite-Terre pour aller voir des flaques où les poissons se retrouvent piégés lorsque la marée est très basse. Les informations à se sujet était malheureusement relativement fragmentaires: en gros, ça se situerait du côté de la plage des Badamiers (au nord), mais sans plus de détails.

Le week-end offrant justement des marées importantes, nous avons décidé d'essayer de retourner sur Petite-Terre avec un programme pas du tout arrêté passant par:

  1. le site des ruines de la Mosquée de Polé;
  2. lesdites flaques;
  3. la plage de Moya (outrageusement ratée la semaine précédente).

Après un lever tardif, pendant que nous traversions avec la barge, nous nous sommes demandés s'il était possible de passer par la mangrove pour rejoindre le nord de Petite-Terre plutôt que par la route qui n'est pas des plus agréables: la digue sur laquelle elle se trouve est récente et on passait justement par là avant qu'elle ne soit construite. En consultant la carte pour voir si le chemin semble praticable, on retombe sur la nécropole qui nous a déjà intriguée (mais on a pas eu le temps de se renseigner là dessus) et qui est sur le chemin, en plein milieu de l'eau.


Le belvédère du parc de la Pointe du Mahabout.

Après avoir accosté, ne trouvant pas de chemin qui aille dans la mangrove, nous nous sommes abstenus de couper à travers champ: nous ne savions pas s'il était possible de passer à pied et voulions pas être piégés par la marée. Nous avons donc entrepris de prendre la route de Labattoir. Au début de la route, sur la gauche, part un sentier matérialisé par des dalles qui serpente dans la vasière des Badamiers. Ce parcours pédagogique en assez triste état donne quelques informations sur le lieu, paradis des crabes (on en a vu plein) et des oiseaux (en en a vu moins).


Crabe dans la Vasière des Badamiers (modèle avec pince).


Un autre crabe (modèle sans pince).


Plein de crabes dans les pneumatophores de palétuviers!

Nous avons repris notre route vers le nord, pour rejoindre les ruines de la mosquée de Polé, et en nous demandant s'il était vraiment pertinent d'aller jusqu'à la plage des Badamiers, l'après-midi avançant rapidement. Sans réellement prendre de décision à ce sujet, nous avons fini par arriver sur le site de Polé. Les ruines de la mosquée — un bâtiment d'environ 25 m² — sont mises à mal par la végétation. À côté se trouvent un puis et un tombeau.


Ruines de la Mosquée de Polé.

Quitte à être où nous sommes, autant aller jusqu'à la plage des Badamiers… Il est déjà presque 16h aussi peut-être qu'une fois sur place nous serons tentés de rester et de ne pas aller à Moya… En fait non, la plage est minuscule, pleine de GENS, la mer à l'air caillouteuse, pas de trace des fameuses flaques, il est tard, et la plage de Moya vends plus de rêve.


Un arbre les pieds dans l'eau à la plage des Badamiers.


Vue de la plage des Badamiers.

Nous profitons d'un rapide goûter, pour évaluer les possibilités afin de rallier Moya:

  1. En passant par le chemin qui fait le tour du Dziani Dzaha, avec la quasi-certitude d'arriver juste à l'heure de repartir;
  2. En passant par la route, ce qui est plus long mais laisse la possibilité de se faire prendre en stop (mais sans garantie).

Nous optons pour la seconde possibilité, quittons la plage, et alors que nous sommes toujours dans le parking et avons opté pour le stop depuis moins de 4 secondes, faisons signe à la première voiture que nous croisons. Le véhicule s'arrête et les occupants sont d'accord pour nous amener jusqu'à Moya. Nous entamons notre route, et le conducteur nous demande Vous êtes venus voir les piscines naturelles? Il s'avère donc que les flaques sont bel et bien à la plage des Badamiers, enfin, à la plage… pas exactement. Il faut monter tout au nord de Petite-Terre par la côte pendant que la marée est très basse, les piscines font de 1 à 2 mètres de profondeur, et on y trouve bel et bien une multitude de poissons et parfois mêmes des tortues piégés le temps d'une marée. Riches de ses renseignements sur notre lieu de départ, nous nous intéressons à notre destination. Nous leur narrons notre périple précédent à Moya et la raison pour laquelle nous désirons y retourner, il nous recommandent de demander aux gardes s'il est possible de de voir les pontes de tortues le soir et d'y rester si possible alors qu'ils nous déposent sur le parking.

Nous allons donc voir les gardes et leurs demandons s'il est possible de voir des tortues le soir. Oui, c'est possible, mais il va falloir attendre: c'est le ramadan et la descente sur la plage ne se fera pas avant 20h30. Nous nous intéressons également au retour: manifestement ils ont le numéro de taxis qu'on pourra appeler pour se faire ramener à la barge si personne ne peut nus véhiculer. La plage n'étant accessible que jusqu'à 18h (après on laisse la place aux tortues justement) nous allons en profiter temps que c'est encore possible.


Plage de Moya.


Plage de Moya.

À 18h nous quittons la plage et nous installons non loin de l'abri des garde-côte pour un dîner frugal. Nous fabriquons une bougie avec la peau de l'orange et l'huile des sardines en boite que nous venons de manger, mais faute de briquet nous ne pouvons l'allumer…

Régulièrement, des voitures viennent déposer leurs passagers qui demandent s'il est possible de voir les tortues, et regagnent leur véhicule quand on leur dit qu'il reste 1h45, 1h30, 1h20,… Un taxi dépose un homme assez âgé et sa fille qui se joignent à nous. Nous faisons connaissances. Ils nous parlent de la nécropole de Bagamoyo et d'autres sites archéologiques, nous font part de quelques bons plans, et — cerise sur le gâteau — rentrent eux aussi à Cavani et proposent de mutualiser les transports.

C'est finalement l'heure de descendre rejoindre les tortues… nous sommes une vingtaine, la présence de quelques gamins turbulents ne laisse rien présager de bon… nous prenons notre mal en patience. A priori, 3 tortues sont montées sur la plage et sont en train de creuser. Nous restons immobiles dans l'obscurité, les tortues si elles sont dérangées préférant regagner la mer et attendre le lendemain pour pondre, mais rester immobile plus de 40 secondes est impossible pour les enfants. Un troupeau d'une vingtaine de personnes arrive bruyamment sur la plage, c'en est définitivement beaucoup trop pour nous, nous rejoignons le parking, appelons le taxi (un mahorais marseillais) et rentrons.